Les recherches du GRET en 2022

 

En 2022, les étudiants et stagiaires postdoctoraux du Groupe de recherche en écologie des tourbières (GRET) ont mené de nombreux travaux de terrain, ou en serre et en laboratoire, pour récolter des données pour leurs projets de recherche. Et plusieurs d’entre eux en sont maintenant aux analyses finales et à la rédaction de leur mémoire, thèse et articles scientifiques. Voici un petit aperçu des principaux projets menés à l'Université Laval, à l'Université de Moncton, à l'University of Waterloo, à Brandon University et à l'University of Alberta au cours de l'année dernière.

À l'Université Laval, les projets suivants ont été menés sous la direction de Line Rochefort (professeure titulaire) et avec le soutien des professionnels de recherche (Kathy Pouliot, Mélina Guêné-Nanchen et Charles Gignac) et l'aide d'auxiliaires de recherche de 1er cycle (Christina Tougas, Siska Shooner, Valérie Robichaud, Catherine Viel-Lapointe, Yannika Poirier-Martin et Ralph Nourcy).

Pour son projet de doctorat sur le développement de critères scientifiques permettant d'évaluer l'efficacité des actions de restauration pour les tourbières dominées par les sphaignes (bogs), Gwendal Breton a participé en 2022 à sa 3e campagne de terrain et a fait l'inventaire de la végétation de parcelles permanentes de tourbières restaurées au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta. Il a également inventorié des tourbières naturelles servant d'écosystèmes de référence. Gwendal a pu bénéficier d'une bourse Mitacs Accélération avec Canards Illimités Canada pour ce travail de terrain. 

Camille Boucher, étudiante de 2e cycle, a terminé l'identification des très nombreuses bryophytes et hépatiques, de même des lichens, qu'elle avait récotés en 2021 au Québec et au Nouveau-Brunswick pour son projet portant sur le retour de la diversité des bryophytes après la restauration des bogs par la Méthode de transfert de la couche muscinale.

Bog naturel visité par Gwendal Breton au Manitoba

Éléonor Bergeron-de Pani, qui était au 2e cycle en 2022, a mené une première expérience en serre sur le renforcement de la suppression de la décomposition des mousses de sphaigne en testant l'ajout de divers composés phénoliques, selon le concept du verrou enzymatique. Elle a ensuite fait un stage Mitacs Globalink à l'automne à Bangor University (Pays de Galles, Royaume-Uni) dans le laboratoire de Christian Dunn où elle a appris comment faire l'analyse de l'activité enzymatique des échantillons de tourbe prélevés lors de l'expérience en serre. Éléonor poursuit maintenant, depuis janvier 2023, son projet de recherche en tant qu'étudiante au doctorat.

 

Talal Asif, étudiant de 3e cycle, a mené lui aussi en 2022 son 3e été de terrain, dans la région de Rivière-du-Loup, au Québec. Il a recueilli des données pour les deux grands objectifs de son doctorat : 1) le développement d'une méthode de suppression à court terme de la décomposition de la tourbe par le renforcement du verrou enzymatique dans les tourbières restaurées et post-extraction et par le remouillage; 2) l'optimisation de la productivité de la culture de la sphaigne grâce à l'approche du verrou enzymatique.

Éléonor Bergeron-de Pani et son expérience en serre

Talal Asif, pendant des mesures à un site post-extraction de tourbe

 

Aamir Shehzad Khan a pour sa part fait l'inventaire de tourbières minérotrophes (fens) remouillées au Manitoba lors de son 2e été de terrain dans le cadre de son doctorat. Il est également retourné prendre des données à des fens du Québec. Son  projet a pour but d'évaluer le rétablissement des communautés végétales dans les fens selon différentes actions de restauration et d'évaluer la trajectoire de la succession des bryophytes dans les tourbières remouillées dans différentes écorégions du Canada.

 

En 2022, Laura Catalina Riaño Peña, étudiante de 3e cycle, en était à sa 2e saison de terrain sur la biodiversité des mares de tourbières. Elle a collecté des données biotiques et abiotiques dans et autour de mares naturelles, des mares créées lors de la restauration ou encore des mares qui se sont créées spontanément, au Québec et au Manitoba, et ce, non seulement dans les bogs, mais aussi dans les fens. En 2023, elle s'intéressera aussi à la diversité des amphibiens des mares de tourbières.

Aamir S. Khan au Manitoba

Laura Catalina Riaño Peña

La stagiaire postdoctorale Chao Liu a travaillé à plusieurs projets en 2022. 1) Elle a participé, avec Camille Boucher et Mélina Guêné-Nanchen, aux inventaires de tourbières restaurées au Québec et au Nouveau-Brunswick pour évaluer l'effet de la fertilisation appliquée lors de la Méthode de restauration de la couche muscinale. 2) Elle s'est investie dans l'identification de bryophytes et l'analyse de données récoltées depuis 25 ans à l'île Bylot, au Nunavut, afin de décrire l'impact des Oies des neiges sur la coexistence des espèces de mousses dans les milieux humides de l’Arctique. 3) Et comme les travaux du GRET ne s'arrêtent pas aux milieux humides, Chao a pris part aux travaux de recherche de l'équipe de Sébastien Roy (U. de Sherbrooke) sur l'étude de la revégétalisation d'un site minier (Nemaska) par l'utilisation de bryophytes.

 

Les étudiantes Joanie Tremblay (3e cycle) et Laura Hjartarson (2e cycle, supervisée par Juan Carlos Villarreal, Dép. de biologie, U. Laval) mènent leurs projets de recherche sur la revégétalisation d'autres milieux minéraux perturbés au Québec (bancs d'emprunt au Parc des Grands-Jardins, sites miniers de l'Abitibi), notamment par l'utilisation de biocroûtes (communautés de lichens, de bryophytes, de microchampignons, de microalgues, de cyanobactéries et d’autres bactéries qui se lient aux particules du sol pour former une croûte de surface). Joanie expérimente aussi la méthode Rough & Loose qui consiste à modifier la microtopographie des sites à restaurer en formant une succession de creux et de bosses. Cette méthode a été développée par l’écologiste David Polster.

Biocroûte propagée en serre stabilisant un substrat composé de particules fines

Joanie Tremblay sur un site minier en Abitibi


À l'Université de Moncton et à l'Institut Valorēs, au Nouveau-Brunswick, l'équipe de Marion Tétégan Simon a continué les suivis et les analyses du projet sur la restauration des chemins en tourbières post-production par la décompaction et la revégétalisation à l'aide d'espèces arborescentes. Un rapport final a été produit (Tanguay, L., L. Daou & M. Tétégan Simon, 2022 : disponible sur demande). Également, l'équipe de Valorēs a fait les inventaires de survie des sphaignes au site de culture de sphaigne de Shippagan afin d'évaluer la production de biomasse.

Essais de plantations sur une route restaurée au Nouveau-Brunswick

À l'University of Waterloo, en Ontario, l'étudiante au doctorat Tasha-Leigh Gauthier (supervisée par Jonathan S. Price et Maria Strack) a poursuivi ses analyses en laboratoire afin de développer des indicateurs hydrologiques pour relier la revégétalisation et le succès de la restauration. Son approche se base notamment sur les traits fonctionnels des sphaignes. Elle élabore un modèle conceptuel des facteurs qui déterminent les caractéristiques fonctionnelles des sphaignes et leurs liens avec les fonctions de l'écosystème (y compris le cycle du carbone). Tasha-Leigh a eu l'aide en laboratoire de deux assistants de 1er cycle en 2022 : Rayden Laliberté et Kayla Martin.

D'autre part, la rédaction suit son cours pour le projet de maîtrise d'Andrew Rutland dans le but de développer des indicateurs du succès de la séquestration du carbone en lien avec la végétation après la restauration des tourbières.

Tasha-Leigh Gauthier

 

À Brandon University, au Manitoba, les étudiants Frank Yamoah et Haley Lobreau supervisés par Pete Whittington en sont aux dernières étapes de rédaction de leurs mémoires de maîtrise portant sur l'hydrologie de la restauration par le remouillage de grands fens.

 

 

À l'University of Alberta, à Edmonton, Mika Little-Devito, étudiante à la maîtrise supervisée par William Shotyk et Kevin Devito, a également continué l'analyse des échantillons et des données récoltés l'année précédente, lui permettant d'évaluer l'impact des opérations d'extraction de tourbe sur la qualité de l'eau. Les données ont été récoltées au Nouveau-Brunswick et en Alberta à des sites avant et pendant l'extraction de tourbe et des sites restaurés avec la Méthode de transfert de la couche muscinale.

Mika Little-Devito se préparant à la récolte de données avant la fonte des neiges, en Alberta

 

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